Place Laissac - Les halles

C'est en 1816 qu'un projet de construction se fait jour à l'actuel emplacement, anciennement celui d'un "grenier de prévoyance". Il s'agissait d'un édifice de plan radioconcentrique ordonné autour d'une rotonde centrale avec un bas-côté annulaire et un portique. Fovis et Joseph Boué en étaient les architectes.

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  • Placeobservatoire
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Placeobservatoire
Secchi
 

En 1850, lorsqu'ils apprirent qu'on voulait construire un marché couvert, les habitants s'y opposèrent et proposèrent qu'il soit installé place Saint-Côme, à côté de l'amphithéâtre. Ce n'est que le 4 août 1876 que le conseil municipal adopta le projet. Le marché devait avoir la forme d'une rotonde et être semblable  à celui de la rue de Rome à Marseille. Omar Lazarb et Nestor Alaus construisirent une halle polygonale à 18 côtés en fer et fonte, inscrite dans un cercle de 40 mètres de diamètre, avec un éclairage assuré  par un lanterneau à 6 pans au sommet de la construction. Des baies latérales  amélioraient la ventilation de l'édifice.
    Les halles sont inaugurées par le maire Laissac en novembre 1880. D'abord appelées « halles de la croix de fer », ou encore « halles basses » par opposition aux halles hautes ( halles Castillane), ou encore « marché rond » par les Montpelliérains, elles deviennent successivement « halles de l'Observatoire » puis « halles Laissac ». Elles seront en activité jusqu'en 1966. Construites le long de la voie de l'ancien tramway, elles font vivre une centaine de commerçants. Elles comportent 2 étages et sont ouvertes sur l'extérieur. Légumiers et fruitiers sont sur le parvis, pour donner de la couleur et les métiers de bouche (bouchers, volaillers, fromagers) sont à l’intérieur. A côté des marchands installés en plein air, se côtoient des étals d'étoffe, de mercerie, de toiles cirées,  de chaussures et d'espadrilles.
    Les immeubles qui cernent la place accueillent aussi des commerces variés. Au milieu du XXème siècle on "trouvait tout "dans le quartier, comme dans un petit village et toutes les familles de commerçants se connaissaient :

  •     - la famille Faret pour la volaille.
  •     - les Ressiguier, marchands de cordes et cordages.
  •     - le bureau de tabac du faubourg de la Saunerie était attribué à une veuve de guerre comme il était d'usage autrefois.
  •     - la pâtisserie Augier, vendue en 2016.
  •     - la famille Tarral, poissonniers.
  •     - la famille Parguel, fromagers.
  •     - le magasin  Quercy, aujourd'hui remplacé par Carrefour City : les jeunes Aveyronnaises qui y étaient employées portaient un uniforme. Elles étaient logées dans les appartements situés dans les étages et étaient contraintes d'aller à  la messe dominicale à  Saint-Denis vêtues de leur tenue de travail. A cette époque, pour les fêtes de fin d'année, les volailles (dindes, oies et canards) étaient accrochées à des cordes sur la façade de l'immeuble où figure encore l'enseigne en ferronnerie aux "Halles de Paris". L'épouse du propriétaire (famille Foucaut) était sage-femme à la maternité Sainte- Rita qui était située à l'angle de la rue de la République et de la rue Anatole France, au-dessus de l'actuel bureau de tabac.
  •     -  les caves de l'Aveyron, chez Ferrand, accueillaient les négociants qui arrivaient par la gare routière ; Ferrand disposait de quelques chambres pour leur offrir le gîte.
  •     - le magasin Agret existe depuis 1895 : même nom, même famille, même enseigne. Initialement le grand-père était bottier-cordonnier dans l'actuelle rue Diderot. Il confectionnait des chaussures de travail. Mobilisé en 1914 il conseilla à son épouse de vendre de la confection. L'immeuble du magasin actuel était à l'origine une papeterie, « la papeterie des Ecoles » dont la propriétaire, veuve de guerre, décida du partage en deux. Elle céda une des moitiés à la famille Agret. Le magasin actuel est l'un des plus anciens de la ville. Ses produits y sont restés inchangés : pantoufles de fabrication française, chaussures axées sur le confort, espadrilles venant des Pyrénées Orientales qui étaient cousues main à  domicile par des femmes devant respecter un nombre de "points".

        Avec le temps, la plupart de ces commerces ont été revendus et ont changé d'enseigne avec plus ou moins de bonheur.
    Les halles elles-mêmes ont été démolies en 1966 pour   être  remplacées en 1968 par un édifice en béton de cinq étages. L'entresol et le premier étage étaient réservés aux commerçants (légumiers à l'étage, métiers de bouche à l'entresol), les autres étages étaient dévolus à  250 places de parking. C'est la société des pétroles Shell qui a remporté le marché de la construction des halles et du parking payant pour 30 ans, la ville restant propriétaire des murs. L'esthétique de cet édifice en béton sera toujours fortement critiquée. Cependant les commerçants les plus anciens de la place appréhendent  la suppression des places de parking liée à sa démolition : cela  risquerait  de faire baisser la fréquentation des magasins comme l'aurait fait, selon certains, l'arrivée du tram. Mais à l'inverse, les commerçants du marché se réjouissent de cette reconstruction, car les halles actuelles ne répondent plus à leur besoin. Si leur clientèle a beaucoup diminué, c'est, pensent-ils, plutôt lié à la prolifération des grandes surfaces en périphérie de la ville et celle de supérettes dans le quartier.
Le projet de reconstruction s'élabore en concertation avec les commerçants et les riverains. Le projet actuel rappelle fortement les premières halles de 1880, avec un niveau en moins.
    Faire et défaire !

 


 

 

Publié dans La place Laissac

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