Saunerie ( Rue du Faubourg de la )

Anciennement appelée rue de la SAUNERIE ou porte de la SAUNERIE.
    La porte de la Saunerie était appelée pendant la Révolution, « porte des Pyrénées ». Elle tirait son nom des greniers à sel qu’on trouvait dans son voisinage ; jadis on écrivait « Sonnerie » (du verbe sonner), peut-être à cause des nombreuses cloches des couvents et d’hôpitaux qui s’y trouvaient.  

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  • Saunerie 1
  • Saunerie 2
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Elle fermait l’entrée de la Grand- Rue. Elle fut démolie en mai 1794 sur décision du Conseil de  Commune.  
    Le « Cami Roumieu », chemin de pèlerinage pour Saint-Jacques de Compostelle passe au cœur de la ville depuis la porte du Pila Saint-Gély, ouverture sur la route de Nîmes jusqu’à la porte de la Saunerie. L’existence d’une chapelle dédiée à Marie (emplacement place Jean Jaurès) installe Montpellier comme étape pour les pèlerins qui ont délaissé Substantion. Cet axe sert de limite aux juridictions seigneuriale et épiscopale.
Dans la trame urbaine actuelle, son cheminement s’impose avec force.
Ce chemin de pèlerinage passe donc au sud dans le faubourg de la Saunerie situé hors la porte qui va à Béziers. Revenant d’Espagne, d’illustres personnages (l’archiduc d’Autriche, Philippe le Beau, le gouverneur du Languedoc Henri de Montmorency-Damville, le Duc de Bourgogne, le duc de Berry,  la reine d’Espagne Élisabeth Farnèse, l’infant d’Espagne don Philippe, le duc de Richelieu) ont emprunté la rue de la Saunerie. Mais c’était aussi une voie de passage pour le bétail qui allait paître hors les murs et rentrait le soir à l’étable située rues Roucher et Alexandre Cabanel de nos jours.
    Le faubourg, immense terrain, s’est tellement développé qu’on a parlé de « Ville Neuve » et a gardé longtemps ce nom ; au XVème siècle encore, il est ainsi nommé lors de l’installation des franciscains réformés.
    De tous les faubourgs, celui de la Saunerie regroupe le nombre le plus important d’institutions religieuses et charitables (Eglise Saint-Thomas, hôpital et église Saint-Sauveur, hôpital de Roncevaux, couvent des repenties de Sainte-Madeleine, couvent des franciscaines et Commanderie du Temple). Elles occupent alors un espace considérable et font de ce quartier extra-muros l’un des plus denses. Ces établissements furent saccagés par les protestants en 1562 et complètement détruits lors du siège de1622.
Avec la création du  chemin de fer dans les années 1839, l’urbanisation de ce nouveau quartier se fait rapidement. La reconnaissance de sa vocation commerciale par sa proximité ferroviaire se fait au détriment des centres anciens du négoce, tels dans les murs, les places des Etats du Languedoc et du marché aux fleurs avec les rues avoisinantes et hors les murs, le faubourg du Pila Saint-Gély et celui de Lattes. Par ailleurs de riches négociants, les frères Durand, reconstruisent leurs maisons suivant le nouvel alignement, avec des façades jumelles, ce qui fait écrire aux auteurs de la « Notice du Chemin de fer de Montpellier à Cette » : « nouveau quartier qui rivalisera avec les plus belles parties de la ville… si les constructions des rues tracées depuis la place de la Saunerie jusqu’à « l’établissement » sont continuées dans le style adopté par MM Durand dont la maison  forme l’angle de la première rue et conduit à une place régulière, place de la Saunerie… qui deviendra nécessairement le centre  du mouvement commercial par sa proximité du point où le chemin de fer de Montpellier à Nîmes devra s’embrancher à celui de Cette. »
    En 1495  les consuls décidèrent de placer un blason sur cette entrée de ville.
    En  novembre 1628, sur une aire hors la porte de la Saunerie, dans le contexte de guerre de religion, soixante-cinq officiers de la garnison de Gallargues furent pendus sur ordre du duc de Montmorency. Le fils d’un condamné dut assister au supplice de son père.
    Adossées à la porte, deux fontaines de pierre avec abreuvoirs y furent construites en 1780 ; elles furent alimentées en eau en 1781 et furent supprimées en 1833. A cette même période, le maire Zoé Granier en fit construire deux nouvelles, placées au centre de deux espaces situés à l’entrée de la rue.
    Un arrêté de février 1837 du maire Granier autorise l’installation des foires au faubourg de la Saunerie, rue des Etuves et Richelieu, au square de la gare de l’Esplanade, au champ de Mars, sur la Comédie. Par la suite, elles eurent lieu sur l’Esplanade et aux Arceaux.
    Au début du XXème siècle, sur la place il y avait des foires aux chevaux, mules et ânes. Les acheteurs les amenaient dans la rue du Grand Galion ou sur le cours des Casernes pour les monter avant de conclure.
    En 1951, lors de la construction d’un poste de transformation d’EDF, on trouva une cinquantaine de boulets de canon datant du siège de 1622, côté du boulevard Jeu de Paume au bas de la Grand- Rue Jean Moulin.

    Un témoin énumère les magasins de la rue qui ont disparu : d’un côté, un grainetier vendant aussi des aliments pour chats et chiens était à la place du magasin de fromages, un fleuriste, un disquaire, une boutique d’articles religieux ; de l’autre, une brasserie, une papèterie, un boulanger, l’entreprise de cars Bourrier, la rôtisserie- boucherie, une pâtisserie, le magasin d’électroménager, un salon de coiffure.

   Bibliographie :

  •  Histoire des vieilles rues de Montpellier. Livre Premier. Louis Henri Escuret. Edition Les Presses du Languedoc.
  •  Montpellier: la ville médiévale. Gislaine Fabre. Thierry Lochard. Edition Imprimerie Nationale.

 


 

Publié dans Rue du Faubourg de la Saunerie

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