Durand Jean-Jacques, Louis (1760 - 1794)

Jean- Jacques, Louis Durand, président de la cour des Comptes Aides et Finances, a été à 30 ans le premier maire élu de Montpellier, durant la période transitoire entre Ancien Régime et République de 1790  à 1793

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 Il est né dans une très riche famille dont l'immense fortune provient du négoce du  vin. En effet dès la seconde moitié du XVIII siècle, son ancêtre François Durand puis son fils Jacques font embarquer à Sète du vin pour la Hollande, les Flandres et le Nord de l'Europe. Ils se constituent un empire à l'origine de leur notoriété. Jean-Jacques Louis Durand a fait de solides études de droit et sa famille lui achète en 1784 une charge de conseiller à la Cour des Aides, transformée quatre ans plus tard en charge de président. Par son mariage avec une Barbery de Saint-Maurice, dont le père  fut  député de la noblesse aux Etats Généraux, il s'allie à l'ancienne noblesse.
Avec son élection, l'élite bourgeoise prend les rênes de la ville dans la continuité de l'Ancien Régime.
Il mène une politique sécuritaire, une mission d'assistance en ouvrant des ateliers de charité,  fournit du travail en procédant à la réfection des chemins, l'élargissement et le redressement du lit des Aiguerelles et par le comblement des fossés entre la comédie et la porte de la Saunerie il crée de nouvelles voies. Il protége les prêtres réfractaires et sait organiser un enseignement public gratuit quand l'enseignement essentiellement aux mains de religieux est désorganisé par leur  refus de prêter serment à la République.
Dans de nombreux domaines la municipalité doit se substituer à l'Eglise. Pour faire face à ces dépenses
la municipalité vend les biens ecclésiastiques mis à sa disposition. Ils sont acquis par les plus fortunés    
- négociants  et bourgeois - qui augmentent ainsi leur patrimoine.
Frappé par un décret de la convention du 9 Juillet 1793 qui l’accuse de trahison envers les forces de la Révolution, contre l’avis de tous ses conseillers il se rend à Paris pour se justifier. Aussitôt arrivé il est incarcéré. Il est demandé pour le maire de Montpellier un châtiment exemplaire. Après cinq mois d'emprisonnement, il est  condamné à mort.  La sentence est immédiatement exécutée. Il est guillotiné le 12 janvier 1794. Ses nombreux et importants biens furent confisqués et mis en vente au profit de la Nation notamment l'Hôtel du Parc qu'il avait créé sur sa propriété au pied de la Babote.

Jean Bimar devint l’acquéreur de l’Hôtel du Parc dont il était le gérant. Dès que cela fut possible il le
restitua à la veuve Durand  se réservant  seulement la gérance de l'hôtel pour continuer son commerce de messagerie : ses diligences assuraient le service vers Toulouse, Lyon, et d’autres villes plus proches. Un de ses fils continuera l’entreprise, en s’associant avec un autre compère pour devenir « Messagerie et Diligences Générales du Midi » et par la suite, « Messageries du Midi et du Commerce ». Elle subsistera jusqu’à la parution du chemin de fer, après avoir existé durant trois quarts de siècle à Montpellier.

Les descendants de la famille Durand retrouvèrent la prospérité et continuèrent d'être influents dans la ville.


Bibliographie :
( In Grands maires de Montpellier aux XIXe et XXe siècles. Club du kiwanis Montpellier).
Les vieilles rues de Montpellier Louis Escuret. Edition 1965-édition 1984

Publié dans Les personnages

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